Matheux ou littéraire ?
Depuis des décennies, dans l’ensemble des familles,
quelque-soit le niveau social ou culturel, nous entendons parler de
l’opposition entre les matheux et les littéraires. S’en suis l’étiquetage des
nouvelles générations, soit dans un camp, soit dans l’autre. Et cette
catégorisation arrive parfois dès le plus jeune âge. J’ai rencontré, lors de
mes formations, une maman qui avait décrété alors que sa fille était encore en
maternelle, qu’elle n’était pas une matheuse, sous prétexte que son grand-frère
au même âge allait beaucoup plus vite pour mettre le carré, le triangle ou
l’étoile dans le cube d’éveil. Voilà, la messe était dites avant même que
l’apprentissage de la matière ne débute.
Mais, hélas ce n’est pas le seul cas. Une autre fois, c’est un papa, ingénieur
en hydraulique, lui-même fils d’un ingénieur en mécanique, qui avait remarqué,
de façon très pertinente, que son fils était forcément un matheux puisqu’il
aimait venir avec son père faire des sudoku. Il ne c’était même pas posé la
question, si le plaisir de son fils n’était pas plutôt d’être avec son papa. Si
ce dernier avait fait des mots croisés, peut-être que le petit dernier aurait
eu droit au sobriquet de littéraire.
Bien sûr ces deux cas sont extrêmes, mais il n’en reste pas moins qu’une grande
majorité des parents pensent, sincèrement, que leurs enfants sont, plus ou
moins, des littéraires ou des matheux. Et cela peut avoir des conséquences à
très long termes.